Le Lion belgique est une figure emblématique symbolisant les XVII provinces des anciens Pays-Bas et une représentation cartographique traditionnelle des grands Pays-Bas, nommés aussi Pays-Bas belgiques, qui est représentée sur les cartes sous la forme d'un lion dont la silhouette correspond à la forme générale du pays. Mais il faut noter que le lion héraldique est un animal très répandu dès le 12ème siècle dans les fiefs des Pays-Bas.
Même si aujourd'hui le terme Belgique est lié au royaume du même nom, ce ne fut pas toujours le cas. Le nom se réfère à l'ensemble des Pays-Bas avant que ses parties méridionale et septentrionale se séparent et que la partie méridionale perde des territoires au profit du Royaume de France. D'ailleurs, les Pays-Bas méridionaux sont alors appelés Belgica Regia et les Provinces-Unies du nord Belgica Foederata. Le Royaume uni des Pays-Bas, créé au Congrès de Vienne en 1815 pour reconstituer les ancien Pays-Bas bourguignons, s'appelait officiellement en français Royaume des Belgiques.
L'adjectif belgique est alors le synonyme de néerlandais, comme c'est le cas pour les États-Belgiques-Unis qui se nomment Verenigde Nederlandse Staten. La traduction usuelle de la langue néerlandaise en latin est lingua belgica.
La traduction française du Orde van de Nederlandse Leeuw [Ordre du Lion Néerlandais] est l'Ordre du Lion belgique à l'époque du Royaume-Uni des Pays-Bas.
Le premier Leo Belgicus a été dessiné par le cartographe autrichien Michael Aitzinger en 1583, alors que les Dix-Sept Provinces sont en proie à la guerre de Quatre-Vingts Ans. Ce dessin est inspiré de représentations plus anciennes, celles de la figure héraldique du Lion belgique qui, depuis les croisades, figure dans les armes de la plupart de ces provinces ainsi que dans celles de grandes familles comme la Maison des ducs de Bourgogne, de laquelle descend Charles Quint, et comme la Maison d'Orange-Nassau.
La carte d'Aitzinger est la première d'une suite nombreuse. Il y a quatre représentations différentes. La plus courante est celle qui présente le lion avec la tête localisée au Nord-Est du pays et sa queue au Sud-Ouest.
La seconde représentation montre un lion renversé, avec la tête au Sud-Ouest, comme c'est le cas pour le Leo Belgicus de Jodocus Hondius en 1611. La troisième est celle d'un lion assis dans une posture moins agressive, produite du temps de la Trêve de douze ans. La version la plus connue de ce Leo Belgicus est celle de Claes Janszoon Visscher, publiée en 1609 à l'occasion de cette Trêve. Cette version est entourée des blasons des différentes provinces et de paysages des Pays-Bas belgiques.
Une représentation particulariste est celle du Leo Hollandicus, le Lion Hollandais. C'est un lion à un sabre qui ne représente que la province de Hollande. Il apparaît dans les derniers moments de la guerre de Quatre-Vingt Ans, quand il devient clair que les Provinces-Unies du nord obtiendront l'indépendance confirmée lors des Traités de Westphalie en 1648. Une des premières versions de cette représentation particulière est celle de Visscher publiée en 1625.
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