Le Fort de St-Héribert (ou Fort de Wépion) est un des neuf forts composant la position fortifiée de Namur établie à la fin du 19ème siècle en Belgique. Ce fort fut construit de 1888 à 1892 selon les plans du général Brialmont. Contrairement aux forts français construits à la même époque par Séré de Rivières, ce fort était en béton non-armé, nouveau matériau pour l'époque, au lieu de maçonnerie.
En 1914, le fort est servi par 400 artilleurs et 80 soldats des troupes de forteresse sous les ordres du capitaine-commandant Derzellez. Le fort est bombardé le 21 août. Contrairement aux attaques sur les forts de Liège, l'infanterie n'est pas envoyée d'emblée pour éviter les pertes inutiles. Le contact téléphonique avec l'extérieur est perdu le 23 août et les troupes d'intervalles battent en retraite. Le 24, le fort repousse une attaque d'infanterie puis subit un lourd bombardement de 15 h 30 à 19 h 45. À 21 h, la garnison hisse le drapeau blanc. Les Allemands continuent leur bombardement pour éviter la fuite de la garnison.
L'armement du fort fut amélioré en 1930 dans le but de dissuader une éventuelle incursion allemande. La tourelle de 15 cm fut remplacée par une tourelle de deux canons de 75 mm à longue portée. Les quatrième tourelles rétractables de 57 mm furent quant à elles échangées contre des tourelles, également éclipsables de 75 mm. Les deux coupoles de 12 cm furent ré-équipées avec deux mitrailleuses et les deux tourelles avec les obusiers furent comblées. L'entrée fut dotée de deux positions de mitrailleuses. Six positions DCA armée de mitrailleuses Maxim furent également placées. La protection fut substantiellement améliorée ainsi que la ventilation, les commodités et la communication notamment par l'installation de l'électricité. La zone autour du fort fut dotée de neuf postes d'observation et abris à destination des troupes d'intervalles.
En 1940, durant la bataille de France, le fort est commandé par le capitaine-commandant L'Entrée et 400 artilleurs. Les premiers tirs sur les forces allemandes approchant ont lieu le 15 mai à une cadence initiale de 50 tirs par heure par les canons de 75 mm, cadence qui sera augmentée à 75 puis 120 tirs par heure pour s'arrêter à 6 h 20. Le même jour, les troupes d'intervalles battent en retraite. Le fort subit une attaque aérienne dans l'après-midi. Les 16 et 17 mai sont des jours calmes mais le 18, le fort subit le feu ennemi et riposte en harcelant les positions d'artillerie ennemie avec ses canons de 75. Le 19 mai, la couverture de béton du fort est endommagée mais il est toujours capable de faire feu sur les postes d'observation ennemis à proximité. Le bombardement ennemi s'intensifie le 20, causant des dommages. Durant les premières heures du 21 mai, les patrouilles allemandes commencent à avancer dans les bois proches sous couvert de bombes fumigènes. Le fort est encerclé aux premières lueurs de l'aube, mais reçoit l'aide via des tirs directs des forts voisins d'Andoy, Malonne et Dave. L'attaque d'infanterie est repoussée mais entre temps, les Allemands ont pu amener des pièces d'artillerie à 500 m du fort et mettent hors de combat les coupoles les unes après les autres. Le fort continue sa résistance avec les mitrailleuses de défenses des fossés, mais ses générateurs électriques finissent par tomber en panne à la mi-journée. Après avoir saboté les armes restantes et détruit les documents, la garnison se rend à 12 h 10. Le fort, à l'issue des combats, compte une seule victime alors que les Allemands dénombrent 129 morts et 602 blessés, principalement appartenant au 317ème régiment d'infanterie.
Il n'a jamais été réparé ou réhabilité après la Seconde Guerre mondiale. Il appartient actuellement à une fondation privée qui, depuis août 2013, a entrepris le dégagement des terres comblant l'entrée et les fossés du fort ainsi que la restauration de certaines parties abîmées.
En août 2014, lors d'une inauguration officielle, le fort a pu être visité dans le cadre des commémorations de la guerre 14-18. Il est depuis partiellement visitable.
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