mercredi 5 octobre 2011

« Que la Belgique crève ? Questions aux séparatistes » (Herman De Croo)



Ancien ministre, ancien président de la Chambre et du VLD, Herman De Croo est actuellement député-bourgmestre de Brakel. Il a écrit un ouvrage bilingue sur le séparatisme qui se lit en une demi-heure. Ce concept me plaît car il donne les mêmes informations au nord et au sud du pays, ce qui est malheureusement trop peu souvent le cas. Il a eu raison de ne pas évoquer des raisons sentimentales ou nostalgiques, mais de se baser sur des dossiers concrets.

Herman De Croo explique que l'indépendance de la Flandre obtiendrait difficilement le soutien de pays comme la Grande-Bretagne ou l'Espagne, qui ne voudraient pas donner des ailes aux séparatistes écossais et basques. Il met en garde contre le départ probable de l'Otan et des institutions européennes vers un autre État plus stable.

Le député réfute toute comparaison entre la Belgique et la Tchécoslovaquie, car les Tchèques et les Slovaques n'ont pas de capitale commune. L'existence de Bruxelles oblige nos deux grandes communautés à s'entendre. Il fait également remarquer que de nombreux Flamands viennent travailler dans la région bruxelloise mais paient leurs impôts en Flandre ; qu'adviendraient-ils dans un Espace Wallonie-Bruxelles indépendant?

Herman De Croo explique également que l’État fédéral et la sécurité sociale prennent à leur compte le financement des coûts liés au vieillissement de la population, et que les séparatistes évitent soigneusement de revendiquer la régionalisation de cette compétence. Mais en cas de scission de la Belgique, les dépenses liées au vieillissement auraient des conséquences sur le budget de la Flandre, d'autant qu'il sera plus important au nord de la frontière linguistique.

Après avoir évoqué la difficulté de partager la dette publique, Herman De Croo écrit : "Il convient de faire preuve d'un certain réalisme et de savoir que la scission de la Belgique causerait d'énormes dégâts à notre image. La perte de confiance des investisseurs, élément qui leur est crucial, aurait un impact négatif sur notre image et impliquerait une baisse de la croissance économique et une diminution des investissements".

S'il estime qu'une réforme de l’État est nécessaire, il s'oppose au confédéralisme : "Ceux qui prônent un réel modèle confédéral comme solution pour l'actuelle réforme de l’État, se font des illusions. Ou, bien pire, donnent des illusions à d'autres".  Il fait remarquer que peu de séparatistes proposent des solutions concrètes aux difficultés citées dans son livre, et conclut que la scission de la Belgique aurait pour la Flandre bien plus de conséquences économiques négatives que de répercussions positives.

Vincent Leroy
Membre de Pro Belgica Hainaut

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